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Rencontre avec Noémie Do Linh, chargée de mission Volontariat
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Noémie Do Linh (à droite sur la photo, avec 2 volontaires), ancienne étudiante au département de géographie, du deug jusqu’en maîtrise Aménagement du Territoire (1998-2004).
Pourquoi avoir choisi des études de géographie ?
Un peu par hasard, mais c’était quand même un choix : j’ai eu la possibilité après le bac d’une toute autre orientation (classe prépa en Arts appliqués). Après ça, je me suis dit que je ne voulais pas envisager mon parcours post bac sur ce rythme-là. J’ai voulu m’ouvrir plus de portes. C’est en discutant avec d’anciens camarades de lycée que l’on m’a transmis l’envie d’étudier la géographie.
A quel moment avez-vous eu idée d'un métier précis ?
L’idée d’un métier est venue beaucoup plus tard, au moment de la maîtrise... J’ai fait un terrain d’étude dans le secteur associatif où les métiers sont très polyvalents, en particulier dans le champ de la coopération internationale. J’ai alors choisi un secteur d’activité, un domaine mais pas un métier.
Comment avez-vous trouvé l'emploi que vous occupez actuellement ?
Par ma fonction antérieure qui m’a permis d’animer un réseau d’acteurs autour des questions de jeunesse issue des migrations. Le travail est venu à moi ! Il est important d’entretenir un réseau de personnes ressources au niveau professionnel.
C’était après d'autres emplois ?
C’était après un VSI au Vietnam (administratrice sur un programme de renforcement des capacités d’un centre de santé communautaire). J’avais à ce moment le statut de volontaire et ce, durant presque un an. En tant que salariée dans le secteur, j’ai occupé trois postes dans trois structures différentes. D'abord, chargée de mission FOJIM (forum de la Jeunesse aux Identités Multiples ou issues des migrations). C’était une fonction très polyvalente : étant la seule permanente de la structure, je devais accompagner des initiatives de jeunes, le montage projets, la formalisation des partenariats, réaliser la recherche de financements. J’ai ensuite travaillé pour l’association Génération Palestine sur une période plus courte. J’avais une fonction d’appui structurel autour de l’activité des bénévoles, pendant 3 mois. Finalement je suis arrivée sur mon poste actuel de chargé de mission pour le développement du service civique à l’international au sein de France volontaires.
Quelles ont été les difficultés de recherche ?
La principale difficulté est la même pour tous dans ce secteur : les ressources financières manquent pour pérenniser les postes. Ca devient une vraie composante de l’emploi ! Il y a des opportunités de carrière dans tous les cas, surtout avec la constitution de plateformes associatives qui permettent d’unifier les recherches.
Quelles compétences vous ont permis d'être embauchée ?
Je pense d’abord à une certaine adaptabilité faite de polyvalence et d’une capacité à travailler en milieu interculturel, c'est-à-dire à se mettre en question… Mais la rigueur n’est jamais en reste !
Comment choisit-on la structure où l’on travaille ?
Dans le secteur associatif, c’est avant tout une question de valeurs partagées.
Pouvez-vous décrire vos fonctions dans votre poste ?
De manière précise, c’est beaucoup plus compliqué… Pour aller à l’essentiel, disons que je suis en charge :
De la coordination de projets (conception, mise en œuvre, évaluation), dans le suivi complet de toutes ses phases d’élaboration.
D’offrir un appui technique et méthodologique, c'est-à-dire d’assumer une fonction de conseil.
D’être en mesure de mobiliser des équipes selon les besoins.
De l’animation d’un réseau d’acteurs, ce qui implique notamment de les réunir pour procéder, par exemple à des échanges de bonnes pratiques.
Enfin et surtout, j’ai pour mission de rendre accessible aux jeunes, quels que soient leurs parcours, des opportunités de volontariat et de mobilité internationale.
Pour toucher d’autres publics que ceux déjà sensibilisés, il ne faut pas hésiter à se déplacer.
Avec qui êtes-vous en contact à ce poste ?
Les jeunes candidats au volontariat, les structures qui vont les accueillir (partout dans le monde) mais aussi les acteurs associatifs et institutionnels qui pilotent le dispositif du service civique à l’international.
Quelles compétences nécessite ce travail dans les rapports avec les différentes personnes/ institutions ?
Il n’est pas inutile d’avoir des facilités relationnelles pour passer d’un dialogue avec un jeune en désir d’engagement et de mobilité, à celui plus diplomatique avec les institutions (qu’elles soient françaises ou étrangères). Dans tous les cas, il faut adapter son discours aux différents interlocuteurs : c’est ce que nous faisons et c’est ce qui oblige à « vulgariser » les communications officielles, qui ne sont pas toujours très adaptées à leur public !
Quelles perspectives d'évolution et de formation ?
Je m’oriente vers une acquisition de compétences en termes d’évaluation de projet – une compétence utile dans ma fonction ! Il serait également pertinent de consolider différentes expériences de gestion des ressources humaines. Le parcours du volontaire est en effet une problématique importante que nous souhaitons valoriser dans la société tant d’un point de vue d’insertion professionnelle que d’un point de vue citoyen.
Votre vision de géographe vous donne-t-elle une singularité dans la pratique de votre métier ?
Elle est complémentaire à d’autres disciplines dont sont issus mes collègues. Dans tous les cas, j’évolue dans un environnement fortement imprégné de sciences sociales ! Je crois cependant que cette formation me confère une capacité à comprendre les logiques et les cultures de travail des autres personnes ou communautés.
Votre métier a-t-il changé l'idée que vous aviez de la géographie ?
Non, il a conforté l’idée que c’était un atout dans mon parcours. Je vois –à présent !- la cohérence de ce parcours…
Que conseilleriez-vous à des étudiants de géographie qui se destinent à ce monde ?
Beaucoup de persévérance, un sens de l’engagement qui n’attende pas d’être en recherche d’emploi pour éclore, et surtout faire ses propres expériences.
Quelles expériences sont un plus ?
Comme je le disais, le bénévolat, le monde associatif et la confrontation avec d’autres cultures sont des éléments essentiels pour travailler dans ce secteur d’activité. Et ça peut se faire en bas de chez soi, particulièrement à Saint-Denis !
Quelles manières de faire ou d’être sont à proscrire dans le poste ?
Trop d’idéalisme peut entraîner de grandes déceptions dans ce secteur (rires). Du côté de l’international, il ne faut pas être fixé sur le timing que l’on prévoit, il faut parfois s’accorder à d’autres temporalités, une fois en contact avec le terrain.
Où trouvez-vous la documentation nécessaire pour votre travail ?
Sur l’observatoire de l’engagement volontaire et solidaire à l’international (qui est en cours de création et sera en ligne en avril). J'en ai la primeur pour disposer des premières études réalisées par mon collègue géographe (lui aussi). Cela permet de capitaliser les bonnes pratiques. Je m’appuie beaucoup sur le regroupement de diasporas en France et sur les associations qui sont liées à certaines communautés, en fonction de notre actualité. Je dois aussi mentionner un centre documentaire important : RITIMO. Bien sûr, j’utilise les différentes plateformes associatives, et mon réseau personnel professionnel (local et à l’étranger) notamment les Espaces Volontariats (déjà une quinzaine dans le monde) qui sont des centres de ressources.
Quel usage avez-vous d’internet ?
Quotidien ! Du fait du déploiement géographique de notre réseau -60 collègues à travers le monde, Internet est essentiel (mail, Skype).
Rencontre avec Noémie Do Linh, chargée de mission Volontariat
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Noémie Do Linh (à droite sur la photo, avec 2 volontaires), ancienne étudiante au département de géographie, du deug jusqu’en maîtrise Aménagement du Territoire (1998-2004).
Pourquoi avoir choisi des études de géographie ?
Un peu par hasard, mais c’était quand même un choix : j’ai eu la possibilité après le bac d’une toute autre orientation (classe prépa en Arts appliqués). Après ça, je me suis dit que je ne voulais pas envisager mon parcours post bac sur ce rythme-là. J’ai voulu m’ouvrir plus de portes. C’est en discutant avec d’anciens camarades de lycée que l’on m’a transmis l’envie d’étudier la géographie.
A quel moment avez-vous eu idée d'un métier précis ?
L’idée d’un métier est venue beaucoup plus tard, au moment de la maîtrise... J’ai fait un terrain d’étude dans le secteur associatif où les métiers sont très polyvalents, en particulier dans le champ de la coopération internationale. J’ai alors choisi un secteur d’activité, un domaine mais pas un métier.
Comment avez-vous trouvé l'emploi que vous occupez actuellement ?
Par ma fonction antérieure qui m’a permis d’animer un réseau d’acteurs autour des questions de jeunesse issue des migrations. Le travail est venu à moi ! Il est important d’entretenir un réseau de personnes ressources au niveau professionnel.
C’était après d'autres emplois ?
C’était après un VSI au Vietnam (administratrice sur un programme de renforcement des capacités d’un centre de santé communautaire). J’avais à ce moment le statut de volontaire et ce, durant presque un an. En tant que salariée dans le secteur, j’ai occupé trois postes dans trois structures différentes. D'abord, chargée de mission FOJIM (forum de la Jeunesse aux Identités Multiples ou issues des migrations). C’était une fonction très polyvalente : étant la seule permanente de la structure, je devais accompagner des initiatives de jeunes, le montage projets, la formalisation des partenariats, réaliser la recherche de financements. J’ai ensuite travaillé pour l’association Génération Palestine sur une période plus courte. J’avais une fonction d’appui structurel autour de l’activité des bénévoles, pendant 3 mois. Finalement je suis arrivée sur mon poste actuel de chargé de mission pour le développement du service civique à l’international au sein de France volontaires.
Quelles ont été les difficultés de recherche ?
La principale difficulté est la même pour tous dans ce secteur : les ressources financières manquent pour pérenniser les postes. Ca devient une vraie composante de l’emploi ! Il y a des opportunités de carrière dans tous les cas, surtout avec la constitution de plateformes associatives qui permettent d’unifier les recherches.
Quelles compétences vous ont permis d'être embauchée ?
Je pense d’abord à une certaine adaptabilité faite de polyvalence et d’une capacité à travailler en milieu interculturel, c'est-à-dire à se mettre en question… Mais la rigueur n’est jamais en reste !
Comment choisit-on la structure où l’on travaille ?
Dans le secteur associatif, c’est avant tout une question de valeurs partagées.
Pouvez-vous décrire vos fonctions dans votre poste ?
De manière précise, c’est beaucoup plus compliqué… Pour aller à l’essentiel, disons que je suis en charge :
De la coordination de projets (conception, mise en œuvre, évaluation), dans le suivi complet de toutes ses phases d’élaboration.
D’offrir un appui technique et méthodologique, c'est-à-dire d’assumer une fonction de conseil.
D’être en mesure de mobiliser des équipes selon les besoins.
De l’animation d’un réseau d’acteurs, ce qui implique notamment de les réunir pour procéder, par exemple à des échanges de bonnes pratiques.
Enfin et surtout, j’ai pour mission de rendre accessible aux jeunes, quels que soient leurs parcours, des opportunités de volontariat et de mobilité internationale.
Pour toucher d’autres publics que ceux déjà sensibilisés, il ne faut pas hésiter à se déplacer.
Avec qui êtes-vous en contact à ce poste ?
Les jeunes candidats au volontariat, les structures qui vont les accueillir (partout dans le monde) mais aussi les acteurs associatifs et institutionnels qui pilotent le dispositif du service civique à l’international.
Quelles compétences nécessite ce travail dans les rapports avec les différentes personnes/ institutions ?
Il n’est pas inutile d’avoir des facilités relationnelles pour passer d’un dialogue avec un jeune en désir d’engagement et de mobilité, à celui plus diplomatique avec les institutions (qu’elles soient françaises ou étrangères). Dans tous les cas, il faut adapter son discours aux différents interlocuteurs : c’est ce que nous faisons et c’est ce qui oblige à « vulgariser » les communications officielles, qui ne sont pas toujours très adaptées à leur public !
Quelles perspectives d'évolution et de formation ?
Je m’oriente vers une acquisition de compétences en termes d’évaluation de projet – une compétence utile dans ma fonction ! Il serait également pertinent de consolider différentes expériences de gestion des ressources humaines. Le parcours du volontaire est en effet une problématique importante que nous souhaitons valoriser dans la société tant d’un point de vue d’insertion professionnelle que d’un point de vue citoyen.
Votre vision de géographe vous donne-t-elle une singularité dans la pratique de votre métier ?
Elle est complémentaire à d’autres disciplines dont sont issus mes collègues. Dans tous les cas, j’évolue dans un environnement fortement imprégné de sciences sociales ! Je crois cependant que cette formation me confère une capacité à comprendre les logiques et les cultures de travail des autres personnes ou communautés.
Votre métier a-t-il changé l'idée que vous aviez de la géographie ?
Non, il a conforté l’idée que c’était un atout dans mon parcours. Je vois –à présent !- la cohérence de ce parcours…
Que conseilleriez-vous à des étudiants de géographie qui se destinent à ce monde ?
Beaucoup de persévérance, un sens de l’engagement qui n’attende pas d’être en recherche d’emploi pour éclore, et surtout faire ses propres expériences.
Quelles expériences sont un plus ?
Comme je le disais, le bénévolat, le monde associatif et la confrontation avec d’autres cultures sont des éléments essentiels pour travailler dans ce secteur d’activité. Et ça peut se faire en bas de chez soi, particulièrement à Saint-Denis !
Quelles manières de faire ou d’être sont à proscrire dans le poste ?
Trop d’idéalisme peut entraîner de grandes déceptions dans ce secteur (rires). Du côté de l’international, il ne faut pas être fixé sur le timing que l’on prévoit, il faut parfois s’accorder à d’autres temporalités, une fois en contact avec le terrain.
Où trouvez-vous la documentation nécessaire pour votre travail ?
Sur l’observatoire de l’engagement volontaire et solidaire à l’international (qui est en cours de création et sera en ligne en avril). J'en ai la primeur pour disposer des premières études réalisées par mon collègue géographe (lui aussi). Cela permet de capitaliser les bonnes pratiques. Je m’appuie beaucoup sur le regroupement de diasporas en France et sur les associations qui sont liées à certaines communautés, en fonction de notre actualité. Je dois aussi mentionner un centre documentaire important : RITIMO. Bien sûr, j’utilise les différentes plateformes associatives, et mon réseau personnel professionnel (local et à l’étranger) notamment les Espaces Volontariats (déjà une quinzaine dans le monde) qui sont des centres de ressources.
Quel usage avez-vous d’internet ?
Quotidien ! Du fait du déploiement géographique de notre réseau -60 collègues à travers le monde, Internet est essentiel (mail, Skype).