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Rencontre avec Lamia Fodil, chef de projet en renouvellement urbain
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je m'appelle Lamia Fodil, je suis une ancienne étudiante de l'Institut de Géographie de Paris-8, et mon parcours universitaire est un peu atypique... J'ai fait mon premier cycle universitaire en Algérie (Bac+5 en aménagement des milieux urbains), je n'ai fait à Paris 8 que le DEA -équivalent d'un M2 recherche- que j'ai poursuivi avec un doctorat que je n'ai pas pu mener à bien, faute de financement. Je me présente aujourd'hui en tant qu'urbaniste, j'exerce un emploi de « chef de projet en renouvellement urbain », dans le cadre de Projets de Rénovation Urbaine PRU financés par l'Agence Nationale de Renouvellement Urbain (ANRU). A travers ma fonction, je suis amenée à intervenir sur les PRU d’une centaine de villes réparties sur 13 régions en France.
Pourquoi avoir choisi la Géographie ? Aviez-vous déjà l'idée d'un métier ?
En suivant les cours de l'Institut de Géographie et d'Aménagement du Territoire de l'Université d'Oran, je savais qu'après un tronc commun de deux ans, je pouvais rejoindre des études d'urbanisme sans devoir passer par des études d'architecture plus longues. Après deux ans de Géographie, j’avais la possibilité de me spécialiser en aménagement urbain ou en aménagement rural et j’ai choisi la question urbaine. Dans le cadre de mon master à l'Université de Paris 8, j'ai soutenu un mémoire portant sur les risques et inégalités urbaines.
Comment avez-vous trouvé l'emploi que vous occupez actuellement ?
Mon emploi n'est pas le premier que j'exerce, je suis entrée dans le milieu professionnel par le biais des stages. C'est ce que je recommande et ce que je conseille, à condition de bien cibler la thématique autour de laquelle on va faire son premier stage pour pouvoir acquérir de l’expérience dans le milieu où l'on souhaite évoluer. J'étais passée par une association de recherche sur la ville et l'habitat qui proposait un stage d’une durée d’un an portant sur la réhabilitation des quartiers anciens. Celle-ci m’a permis de mener une démarche très ciblée, en me formant une semaine par mois avec l'association, tout en étant opérationnelle le reste du mois. Etre accueilli(e) dans une entreprise permet d'acquérir une véritable expérience professionnelle.
Vous avez parlé d'autres emplois : en stage, en CDD ?
Bien sûr ! On commence avec le stage, on continue sur le CDD et l'on arrive après au CDI. Depuis le début, j'ai recherché un CDI mais ce n'est pas une fin en soi. Il faut acquérir de l'expérience pour mériter un poste avec une certaine stabilité. Si les études peuvent parfois sembler éloignées de la réalité du terrain, elles servent de base pour appréhender les problématiques que l'on peut rencontrer dans le milieu professionnel. Cela permet de prendre du recul lorsque l'on se trouve face à une problématique que l'on ne sait pas solutionner, savoir vers qui se diriger, diversifier ses solutions pour ne pas être bloqué, autant pour trouver de l'emploi que pour s'insérer durablement dans le milieu professionnel.
Cibler de manière nette ce que l'on souhaite trouver dans un emploi, cela complique-t-il la recherche ?
Au contraire. De toutes les manières on ne peut pas convaincre un employeur si l'on ne sait pas expliquer ce qu’on peut apporter comme contribution, ni pourquoi on est arrivé chez cet employeur plutôt qu’un autre. Il faut être cohérent, pouvoir défendre son parcours, quel qu'il soit. Le nombre d'années d'études n'est pas plus déterminant que la cohérence de son parcours et ses expériences.
Quelles ont été les compétences déterminantes pour votre embauche ?
La capacité d'adaptation. C'est très important ! Certaines qualités que recherche l'employeur ne sont pas uniquement liées aux diplômes universitaires. Des bases universitaires sont évidemment requises, mais un employeur cherche à avoir une équipe qui fonctionne et qui avance. Les qualités humaines sont de ce fait également primordiales.
Dans le travail d'équipe, doit-on toujours s'adapter ou choisit-on son environnement professionnel ?
Il ne faut jamais être fermé, toujours être capable d'écouter l'autre avant de réagir, bien comprendre ses appréhensions et ses attentes, afin d'y répondre au mieux si on le peut.
Quelles sont vos fonctions dans le poste que vous occupez actuellement ?
Je suis Chef de projet en renouvellement urbain au sein de Foncière logement. Mon poste consiste à mettre en œuvre des projets de construction de logements locatifs libres dans le cadre de la diversification de l’offre que ma société est la seule à apporter dans le cadre des projets de rénovation urbaine de chacune des villes bénéficiaires d’une convention de rénovation urbaine auprès de l’ANRU.
Foncière Logement intervient dans le cadre des projets de rénovation urbaine pour proposer des logements qui sont d'un niveau de qualité supérieur à ce qui existe dans ces quartiers. Nous ne proposons pas du logement social, c'est du logement non-conventionné, construit afin de capter des ménages avec des niveaux de ressources supérieurs et qui avaient déserté ces quartiers. Pour les faire venir, nous leur offrons des logements de très grande qualité avec un niveau de performance énergétique supérieur dotés également de prestations intérieures très qualitatives.
Ma mission comporte plusieurs volets : * Le volet foncier qui porte sur le suivi de la mise à disposition des terrains dans les conditions préétablies par les conventions de rénovation urbaine (nu, arasé, libre d'infrastructures, ...). * Le volet opérationnel : depuis le lancement des études de faisabilité, le lancement des appels d'offres jusqu’au lancement du programme de construction. Pour ce volet ma société fait appel à des assistants à maîtrise d’ouvrage. Ce sont des cabinets extérieurs. * Le volet politique : le programme de rénovation urbaine de chaque commune est porté par le Maire de la commune puisqu'il s'agit là d'une réalisation qu'il offre à ses administrés. Les élus sont très impliqués dans ce genre de projets. Le rôle opérationnel du Chef de projet l’amène à rencontrer les élus de chaque commune afin de leur présenter les projets de construction de logement et tenir compte de leurs remarques dans les modifications qu’il apportera au projet. Le principe est d’aboutir à un projet final qui pourra obtenir son autorisation de permis de construire et qui s’intégrera dans ces quartiers en mutation.
Beaucoup de métiers, beaucoup d'acteurs : pouvez-vous expliciter avec lesquels vous vous trouvez le plus fréquemment en contact ?
Les projets de rénovation urbaine sont des projets qui contribuent à réajuster le contenu du quartier, pour le mettre en cohérence avec l'existant et les besoins réels. Le rôle du chef de projet commence dès la conception même du projet de Rénovation Urbaine.
A ce stade, ce sont des urbanistes et des architectes qui travaillent sur des propositions de projets à l’échelle de tout le quartier. En fonction des souhaits de la collectivité et des besoins spécifiques à chaque quartier, les aspects les plus souvent étudiés sont les hauteurs des bâtiments, leur réhabilitation ou démolition, la localisation et nature des programmes de reconstruction, le désenclavement du quartier et le réaménagement des voiries. Ce sont ces bureaux d'études d'architecture et d'urbanisme qui dessinent les orientations du PRU qui sera porté ensuite par les villes et/ou communautés d’agglomération.
Une fois le projet de rénovation urbaine validé par les différents partenaires du projet, une convention de rénovation urbaine est signée auprès de l’ANRU et le travail opérationnel peut commencer. Le chef de projet est donc amené à côtoyer des notaires, des géomètres ainsi que les services fonciers des différentes structures vendeuses des terrains sur lesquels il réalisera ses futurs programmes de logements. La période de consultation pour le choix du projet à construire amène le chef de projet à travailler avec des équipes constituées d’un promoteur et d'un architecte avec lesquels il mène un travail de mise au point du projet jusqu’à la signature des contrats et lancement de la phase réalisation.
Le chef de projet est donc l’interlocuteur privilégié de l’ensemble des partenaires du projet. Il est en charge de la coordination de toutes les communications autour de l’intervention de sa société dans le cadre du projet de quartier.
Dans le renouvellement d'un quartier, quelle part de l'espace contribuez-vous à redéfinir ?
Les constructions assurées par ma société dans le cadre des PRU représentent entre 25 à 35 % des logements reconstruits in fine sur le périmètre de rénovation urbaine. Les besoins et réalités des territoires ne sont pas les mêmes partout. La localisation des quartiers, leur configuration, leur réputation, la nature du milieu où ils s'insèrent (zones rurales, périurbaines) ne nécessitent pas nécessairement 35% de logements “non-sociaux”. Ce pourcentage est donc précisé au lancement du projet de rénovation urbaine en concertation avec les différents partenaires du projet dont l'ANRU.
Quelles sont pour vous les perspectives d'évolution sur ce poste ?
Je pense avoir assez d'expérience pour pouvoir envisager tout. Je suis à un stade où l'on se dit que l'on est prêt à évoluer vers un poste avec plus de responsabilités. Est-ce que j'ai les qualifications ? C'est comme si je devais repenser ma carrière, comme si je candidatais pour la première fois. Si jamais je n'y arrive pas, je pense compléter ma formation en fonction des besoins du poste vers lequel je souhaite évoluer, acquérir des compétences qui ne sont pas nécessairement liées à la Géographie, mais qui sont indispensables à mon évolution professionnelle. Je dirais que le parcours professionnel est quelque chose qu'il faut repenser et faire évoluer en permanence.
Vous dites souvent “ce n'est pas de la géographie”, mais votre regard de géographe et votre formation dans son acception la plus large vous confèrent-ils quelque avantage dans la pratique de votre profession ?
J'ai commencé mon parcours universitaire par la Géographie, et pendant ma formation on nous a fréquemment répété qu'il fallait être un bon observateur, qu'il fallait percevoir et analyser l'existant pour pouvoir le traiter. C'est l'essentiel pour le Géographe : il doit être pointu dans son observation pour savoir d'où il part et pouvoir prendre du recul. Ce regard permet d'être précis, consciencieux et d'embrasser une problématique même si l’on n’a pas les compétences pour la traiter. On en perçoit les enjeux, on se pose les bonnes questions pour pouvoir solutionner la problématique rencontrée avec l'aide des personnes les plus compétentes. C'est la pluridisciplinarité qui donne sa force au géographe.
Que conseillez-vous à des étudiants de Géographie se destinant au monde de l'urbanisme et de l'aménagement ?
Dès les premières années d'études, il faut se poser la question des débouchés que l'on souhaite investir. J'étais très heureuse de participer à cette journée des métiers. Je pense que c'est une très bonne démarche de pouvoir leur donner une vision des possibles orientations professionnelles au terme d'études en Géographie.
Personnellement j'ai construit mon parcours de façon intuitive. J'aurais pu me tourner dans une autre direction, les SIG par exemple sont actuellement une attente extrême de toutes les structures. C'est une spécialité qui a de l'avenir, qui se décline en différents métiers et dont, durant mes études, je n'ai pas beaucoup entendu parler.
Qu'ils sachent qu'il y a de nombreux débouchés et qu'ils puissent choisir en connaissance de cause !
Février 2013
Rencontre avec Lamia Fodil, chef de projet en renouvellement urbain
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je m'appelle Lamia Fodil, je suis une ancienne étudiante de l'Institut de Géographie de Paris-8, et mon parcours universitaire est un peu atypique... J'ai fait mon premier cycle universitaire en Algérie (Bac+5 en aménagement des milieux urbains), je n'ai fait à Paris 8 que le DEA -équivalent d'un M2 recherche- que j'ai poursuivi avec un doctorat que je n'ai pas pu mener à bien, faute de financement. Je me présente aujourd'hui en tant qu'urbaniste, j'exerce un emploi de « chef de projet en renouvellement urbain », dans le cadre de Projets de Rénovation Urbaine PRU financés par l'Agence Nationale de Renouvellement Urbain (ANRU). A travers ma fonction, je suis amenée à intervenir sur les PRU d’une centaine de villes réparties sur 13 régions en France.
Pourquoi avoir choisi la Géographie ? Aviez-vous déjà l'idée d'un métier ?
En suivant les cours de l'Institut de Géographie et d'Aménagement du Territoire de l'Université d'Oran, je savais qu'après un tronc commun de deux ans, je pouvais rejoindre des études d'urbanisme sans devoir passer par des études d'architecture plus longues. Après deux ans de Géographie, j’avais la possibilité de me spécialiser en aménagement urbain ou en aménagement rural et j’ai choisi la question urbaine. Dans le cadre de mon master à l'Université de Paris 8, j'ai soutenu un mémoire portant sur les risques et inégalités urbaines.
Comment avez-vous trouvé l'emploi que vous occupez actuellement ?
Mon emploi n'est pas le premier que j'exerce, je suis entrée dans le milieu professionnel par le biais des stages. C'est ce que je recommande et ce que je conseille, à condition de bien cibler la thématique autour de laquelle on va faire son premier stage pour pouvoir acquérir de l’expérience dans le milieu où l'on souhaite évoluer. J'étais passée par une association de recherche sur la ville et l'habitat qui proposait un stage d’une durée d’un an portant sur la réhabilitation des quartiers anciens. Celle-ci m’a permis de mener une démarche très ciblée, en me formant une semaine par mois avec l'association, tout en étant opérationnelle le reste du mois. Etre accueilli(e) dans une entreprise permet d'acquérir une véritable expérience professionnelle.
Vous avez parlé d'autres emplois : en stage, en CDD ?
Bien sûr ! On commence avec le stage, on continue sur le CDD et l'on arrive après au CDI. Depuis le début, j'ai recherché un CDI mais ce n'est pas une fin en soi. Il faut acquérir de l'expérience pour mériter un poste avec une certaine stabilité. Si les études peuvent parfois sembler éloignées de la réalité du terrain, elles servent de base pour appréhender les problématiques que l'on peut rencontrer dans le milieu professionnel. Cela permet de prendre du recul lorsque l'on se trouve face à une problématique que l'on ne sait pas solutionner, savoir vers qui se diriger, diversifier ses solutions pour ne pas être bloqué, autant pour trouver de l'emploi que pour s'insérer durablement dans le milieu professionnel.
Cibler de manière nette ce que l'on souhaite trouver dans un emploi, cela complique-t-il la recherche ?
Au contraire. De toutes les manières on ne peut pas convaincre un employeur si l'on ne sait pas expliquer ce qu’on peut apporter comme contribution, ni pourquoi on est arrivé chez cet employeur plutôt qu’un autre. Il faut être cohérent, pouvoir défendre son parcours, quel qu'il soit. Le nombre d'années d'études n'est pas plus déterminant que la cohérence de son parcours et ses expériences.
Quelles ont été les compétences déterminantes pour votre embauche ?
La capacité d'adaptation. C'est très important ! Certaines qualités que recherche l'employeur ne sont pas uniquement liées aux diplômes universitaires. Des bases universitaires sont évidemment requises, mais un employeur cherche à avoir une équipe qui fonctionne et qui avance. Les qualités humaines sont de ce fait également primordiales.
Dans le travail d'équipe, doit-on toujours s'adapter ou choisit-on son environnement professionnel ?
Il ne faut jamais être fermé, toujours être capable d'écouter l'autre avant de réagir, bien comprendre ses appréhensions et ses attentes, afin d'y répondre au mieux si on le peut.
Quelles sont vos fonctions dans le poste que vous occupez actuellement ?
Je suis Chef de projet en renouvellement urbain au sein de Foncière logement. Mon poste consiste à mettre en œuvre des projets de construction de logements locatifs libres dans le cadre de la diversification de l’offre que ma société est la seule à apporter dans le cadre des projets de rénovation urbaine de chacune des villes bénéficiaires d’une convention de rénovation urbaine auprès de l’ANRU.
Foncière Logement intervient dans le cadre des projets de rénovation urbaine pour proposer des logements qui sont d'un niveau de qualité supérieur à ce qui existe dans ces quartiers. Nous ne proposons pas du logement social, c'est du logement non-conventionné, construit afin de capter des ménages avec des niveaux de ressources supérieurs et qui avaient déserté ces quartiers. Pour les faire venir, nous leur offrons des logements de très grande qualité avec un niveau de performance énergétique supérieur dotés également de prestations intérieures très qualitatives.
Ma mission comporte plusieurs volets : * Le volet foncier qui porte sur le suivi de la mise à disposition des terrains dans les conditions préétablies par les conventions de rénovation urbaine (nu, arasé, libre d'infrastructures, ...). * Le volet opérationnel : depuis le lancement des études de faisabilité, le lancement des appels d'offres jusqu’au lancement du programme de construction. Pour ce volet ma société fait appel à des assistants à maîtrise d’ouvrage. Ce sont des cabinets extérieurs. * Le volet politique : le programme de rénovation urbaine de chaque commune est porté par le Maire de la commune puisqu'il s'agit là d'une réalisation qu'il offre à ses administrés. Les élus sont très impliqués dans ce genre de projets. Le rôle opérationnel du Chef de projet l’amène à rencontrer les élus de chaque commune afin de leur présenter les projets de construction de logement et tenir compte de leurs remarques dans les modifications qu’il apportera au projet. Le principe est d’aboutir à un projet final qui pourra obtenir son autorisation de permis de construire et qui s’intégrera dans ces quartiers en mutation.
Beaucoup de métiers, beaucoup d'acteurs : pouvez-vous expliciter avec lesquels vous vous trouvez le plus fréquemment en contact ?
Les projets de rénovation urbaine sont des projets qui contribuent à réajuster le contenu du quartier, pour le mettre en cohérence avec l'existant et les besoins réels. Le rôle du chef de projet commence dès la conception même du projet de Rénovation Urbaine.
A ce stade, ce sont des urbanistes et des architectes qui travaillent sur des propositions de projets à l’échelle de tout le quartier. En fonction des souhaits de la collectivité et des besoins spécifiques à chaque quartier, les aspects les plus souvent étudiés sont les hauteurs des bâtiments, leur réhabilitation ou démolition, la localisation et nature des programmes de reconstruction, le désenclavement du quartier et le réaménagement des voiries. Ce sont ces bureaux d'études d'architecture et d'urbanisme qui dessinent les orientations du PRU qui sera porté ensuite par les villes et/ou communautés d’agglomération.
Une fois le projet de rénovation urbaine validé par les différents partenaires du projet, une convention de rénovation urbaine est signée auprès de l’ANRU et le travail opérationnel peut commencer. Le chef de projet est donc amené à côtoyer des notaires, des géomètres ainsi que les services fonciers des différentes structures vendeuses des terrains sur lesquels il réalisera ses futurs programmes de logements. La période de consultation pour le choix du projet à construire amène le chef de projet à travailler avec des équipes constituées d’un promoteur et d'un architecte avec lesquels il mène un travail de mise au point du projet jusqu’à la signature des contrats et lancement de la phase réalisation.
Le chef de projet est donc l’interlocuteur privilégié de l’ensemble des partenaires du projet. Il est en charge de la coordination de toutes les communications autour de l’intervention de sa société dans le cadre du projet de quartier.
Dans le renouvellement d'un quartier, quelle part de l'espace contribuez-vous à redéfinir ?
Les constructions assurées par ma société dans le cadre des PRU représentent entre 25 à 35 % des logements reconstruits in fine sur le périmètre de rénovation urbaine. Les besoins et réalités des territoires ne sont pas les mêmes partout. La localisation des quartiers, leur configuration, leur réputation, la nature du milieu où ils s'insèrent (zones rurales, périurbaines) ne nécessitent pas nécessairement 35% de logements “non-sociaux”. Ce pourcentage est donc précisé au lancement du projet de rénovation urbaine en concertation avec les différents partenaires du projet dont l'ANRU.
Quelles sont pour vous les perspectives d'évolution sur ce poste ?
Je pense avoir assez d'expérience pour pouvoir envisager tout. Je suis à un stade où l'on se dit que l'on est prêt à évoluer vers un poste avec plus de responsabilités. Est-ce que j'ai les qualifications ? C'est comme si je devais repenser ma carrière, comme si je candidatais pour la première fois. Si jamais je n'y arrive pas, je pense compléter ma formation en fonction des besoins du poste vers lequel je souhaite évoluer, acquérir des compétences qui ne sont pas nécessairement liées à la Géographie, mais qui sont indispensables à mon évolution professionnelle. Je dirais que le parcours professionnel est quelque chose qu'il faut repenser et faire évoluer en permanence.
Vous dites souvent “ce n'est pas de la géographie”, mais votre regard de géographe et votre formation dans son acception la plus large vous confèrent-ils quelque avantage dans la pratique de votre profession ?
J'ai commencé mon parcours universitaire par la Géographie, et pendant ma formation on nous a fréquemment répété qu'il fallait être un bon observateur, qu'il fallait percevoir et analyser l'existant pour pouvoir le traiter. C'est l'essentiel pour le Géographe : il doit être pointu dans son observation pour savoir d'où il part et pouvoir prendre du recul. Ce regard permet d'être précis, consciencieux et d'embrasser une problématique même si l’on n’a pas les compétences pour la traiter. On en perçoit les enjeux, on se pose les bonnes questions pour pouvoir solutionner la problématique rencontrée avec l'aide des personnes les plus compétentes. C'est la pluridisciplinarité qui donne sa force au géographe.
Que conseillez-vous à des étudiants de Géographie se destinant au monde de l'urbanisme et de l'aménagement ?
Dès les premières années d'études, il faut se poser la question des débouchés que l'on souhaite investir. J'étais très heureuse de participer à cette journée des métiers. Je pense que c'est une très bonne démarche de pouvoir leur donner une vision des possibles orientations professionnelles au terme d'études en Géographie.
Personnellement j'ai construit mon parcours de façon intuitive. J'aurais pu me tourner dans une autre direction, les SIG par exemple sont actuellement une attente extrême de toutes les structures. C'est une spécialité qui a de l'avenir, qui se décline en différents métiers et dont, durant mes études, je n'ai pas beaucoup entendu parler.
Qu'ils sachent qu'il y a de nombreux débouchés et qu'ils puissent choisir en connaissance de cause !
Février 2013