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Rencontre avec Boris Bawulak, réalisateur

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Quel a été votre parcours universitaire ?
Je m’appelle Boris Bawulak et j’ai 28 ans. Je vis à Gennevilliers depuis toujours, à quelques kilomètres de Paris 8. Mon parcours à Paris 8 est assez basique. Mon choix premier n’était pas Paris 8 mais plutôt la Sorbonne (dont je ne connaissais que le nom et la renommée pour être honnête). Je voulais donc le meilleur même si je n’avais aucune idée des critères qui définissaient qu’une fac était meilleure qu’une autre. Finalement j’ai été sectorisé à Saint-Denis. Je m’inscris donc en histoire qui était la matière qui me correspondait le plus avec géographie pour mineure. Pour dire vrai, je n’étais pas un grand fan de géo au lycée (les chapitres de géo étaient plus un supplice qu’autre chose pour le passionné d’histoire que je suis). Pour retarder l’échéance, j’ai même validé des mineures en socio et sciences Politiques avant de me diriger vers le bâtiment D. Mes préjugés sur la discipline ont changé quand j’y ai mis les pieds. Bon, faire des cartes, différencier le talus et les différents reliefs, ça m’a beaucoup ennuyé mais étudier la géopolitique du Brésil, du Portugal, la géographie urbaine et rurale m’ont beaucoup plu. Il y a un cours en particulier qui m’a marqué. Il traitait d’épidémiologie et ce cours était vraiment l’un des plus intéressants que j’ai pu suivre, toutes matières confondues. J’ai donc obtenu ma licence avec une petite mention assez bien.

A-t-il été difficile pour vous de trouver du travail à la fin de vos études ?
En vérité, je n’ai pas eu de mal à trouver du travail après mes études. Après la fac je suis allé en école de journalisme à l’IICP. Après un stage de fin d’étude sur le site internet Melty, j’ai été embauché au pôle production audiovisuelle. Je pense que j’ai eu beaucoup de chance en arrivant au bon endroit au bon moment, le secteur étant fleurissant.

Pouvez-vous nous parler d’un de vos projets ?
Je vais vous parler du projet le plus frais. J’étais à Cannes pour couvrir le Festival pendant toute sa durée. J’y étais pour le compte d’un autre géant de l’internet qui s’appelle Webedia, qui a notamment racheté Allociné ou encore Jeuxvidéo.com.

Collaborez-vous avec des personnes de professions différentes pour réaliser vos projets ?
En effet, je travaille avec énormément de personnes au cours de ces projets. Etant spécialisé dans la production de vidéo (captation, interview, montage), je suis amené à collaborer avec différents corps de métier. Je suis en relation avec des attachés de presse, des agents, des commerciaux qui vendent des opérations pour une marque (Mastercard pour Cannes, NARS dans les semaines à venir), des community managers, des journalistes, des directeurs artistiques et j’en passe.

Quelles difficultés rencontrez-vous le plus fréquemment ?
Internet est un monde qui évolue sans cesse. Je dirais que la principale difficulté est de se renouveler. La manière dont on consomme les « internets » est en mouvement constant. Savoir se renouveler, réfléchir à de nouveaux formats vidéo, c’est un travail de veille constante tout en ajoutant les demandes de productivité toujours plus élevées.

Pensez-vous que votre parcours universitaire vous a bien préparé ?
Je ne saurais dire s’il m’a préparé à appréhender mon domaine professionnel. Je pense par contre que mes années en faculté m’ont appris à prendre beaucoup de recul sur les évènements qui marquent notre quotidien. D’avoir un esprit critique sur ce qu’on peut voir au 20H et ne pas boire les paroles d’un journaliste comme si c’était la vérité absolue. Par exemple, il y a pour moi en ce moment une véritable guerre de l’image sur la question des manifestations contre la réforme du travail.

Quelles sont les compétences requises pour exercer votre métier ?
Les compétences requises... Je pense qu’il faut être ouvert au monde du digital. Nourrir son esprit créatif en s’inspirant de différentes vidéos sur internet. Avoir un esprit de synthèse pour rendre une vidéo intéressante sans perdre celui qui la regarde. On perd généralement 30% des visionneurs dès les 10 premières secondes. L’enjeu est là.

Boris Bulawak à la caméra réalise une interview du footballer David Luiz

Avez-vous des conseils pour les étudiants de géographie ?
Je ne sais pas ce que je pourrais donner comme conseil à part de ne rien lâcher. J’ai vu énormément de camarades abandonner la fac en cours de route et se perdre derrière. Je pense qu’il faut s’accrocher même si on y va en traînant les pieds (comme moi pour aller en cartographie). On apprendra toujours quelque chose qui nous servira un jour ou l’autre.

Interview réalisée par Manuel Gomez, 2016