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Rencontre avec Laurence Engelhard

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
Je suis Bibliothécaire, responsable de la salle violette de la B.U.

Comment avez-vous choisi ce métier, et comment y êtes-vous parvenue ?
Après ma maîtrise de Lettres, je n’avais pas très envie d’enseigner. Une amie de ma mère m’a parlé de son métier à la BPI (Bibliothèque Publique d’Information). J’ai alors hésité entre l’INTD (pour devenir documentaliste) et le CAFB (Certificat d’Aptitude aux Fonctions de Bibliothécaire). Ayant réussi l’examen d’entrée au 2e, j’y ai suivi des cours pendant une année, et une fois mon diplôme obtenu, j’ai travaillé en bibliothèque municipale durant 15 ans. A l’époque, il n’était pas aussi difficile que maintenant d’obtenir un poste. Puis, j’ai eu envie d’une expérience différente : travailler dans une université, avec un public majoritairement étudiant m’a tentée. Cela fait maintenant 8 ans que je suis à Paris 8. Je me suis occupée successivement du Service du PEB (Prêt entre bibliothèques), des acquisitions en Cinéma, puis de celles en info-doc-média, avant de faire ce que je fais aujourd’hui.

Quels sont les tâches qui vous reviennent actuellement ?
J’ai en charge la gestion des collections de géographie, urbanisme, sciences politiques et photographie, c’est-à-dire que je m’occupe, entre autres, des acquisitions et du désherbage* dans ces domaines. Depuis 1 an, j'achète des DVD en plus des livres. Et je sers de relais entre les lecteurs et le service des périodiques pour les revues dans les domaines dont j’ai la responsabilité. D’autre part, je passe environ 1/3 de mon temps en service public pour renseigner les lecteurs.

* Désherbage : les personnes du métier entendent par ce terme le fait de retirer des collections les documents qui n’y ont plus leur place, pour différentes raisons (obsolètes, usés).

Comment effectuez-vous les choix pour les acquisitions ?
Je dispose de différentes sources et d'outils variés me permettant de sélectionner les titres. Ainsi des cahiers de suggestions des lecteurs et celles faites en direct par les enseignants ou via la Cartothèque. De plus, j’effectue une veille documentaire en consultant Livres Hebdo, Electre ou la revue Choice (pour les livres en anglais), ainsi que des catalogues d’éditeurs. Je reçois aussi La lettre de l’édition géographique, par la librairie La GéoGraphie. Enfin, j’effectue des recherches sur internet pour trouver des bibliographies (par exemple, sur le site de Sciences Po) et je me tiens au courant de l’actualité des musées et galeries pour les expositions de photographies.

La sélection est plus ou moins drastique selon les disciplines, le nombre de documents proposés et le budget dont je dispose. Le plus souvent, je vérifie titre par titre les résumés, et j’effectue mes choix selon de multiples critères, comme par exemple la date de publication, le prix, si c’est une nouvelle édition ou une suggestion d’enseignant (à privilégier dans les 2 cas), si le texte est en anglais (moins prioritaire car les prêts de documents anglophones sont faibles). Les budgets fluctuent aussi selon le nombre de prêt or en géographie, la baisse est très importante.

Comment se passent vos heures de service public ?
Une fois par an, on définit qui et dans quelle salle chacun assurera le renseignement des lecteurs. Pour ma part, je suis en Salle rose, en Salle violette et en Salle de documentation. Ces plages de 2h (ou 1h30 en horaires réduits) sont ponctuées des questions des étudiant(e)s, qui le plus souvent, cherchent à s’orienter dans la bibliothèque ou à utiliser le catalogue. Les demandes nécessitant une recherche documentaire plus poussée sont très rares, peut-être parce qu’elles sont maintenant formulées sur le service Rue des facs.

Quels changements importants avez-vous observés au cours de votre carrière ?
A Paris 8, on constate une baisse des prêts, et cela se voit : il y a moins de monde dans la B.U. Cette diminution est sans doute aussi liée à la baisse générale du nombre d'étudiants sur l'Université.
Un autre changement important est l’arrivée du numérique qui fait que les ouvrages papier ne sont plus la seule référence. Je pense que l’on se trouve dans une période transitoire entre les achats en version électronique ou papier, surtout pour les périodiques.
Il me semble aussi que les lecteurs sont devenus plus autonomes qu’avant, par la force des choses.
Enfin, en interne, nous avons récemment changé toute l’organisation du circuit du livre en regroupant les disciplines en pôles, comme cela se fait dans d’autres bibliothèques.

Quels changements aimeriez-vous observer dans les prochaines années ?
Je trouve que nous avons un temps de retard, par manque de moyens sans doute, sur différents aspects techniques, tels que les logiciels de bureautique. J’aimerais donc voir ce décalage s’estomper, et que nos lecteurs puissent faire du traitement de texte sur tous les postes informatiques de la bibliothèque. Je souhaiterais également voir se poursuivre les améliorations d’accès pour les personnes handicapées. De façon tout à fait pragmatique, il serait nécessaire de régler les problèmes de chauffage, dont à la fois le personnel et les lecteurs souffrent. Et pour finir, un changement prévu depuis plusieurs mois : l’installation de notre nouveau logiciel de bibliothèque.

Mai 2011