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Cartothèque - collections - extinction de la Carte topographique au 1:50 000


La Carte topographique au 1:50 000 de la France, dite série orange, n'est plus. Sa publication pour le grand public a cessé en 2013. Désormais, seules sont éditées les feuilles pour l'Armée et elles ne sont pas commercialisées.

La carte au 1:25 000 est plus précise (différence d'échelles), de plus grande taille (entre 1 m et 1,30 m) donc moins évidente à manipuler en cours, orientée sur le tourisme (matérialisé par une quinzaine de symboles et deux nouvelles couleurs pimpantes) pour la TOP 25, plus chère aussi (10.70 euros pour les séries bleues, 11.70 euros pour la Top contre 8.40 euros pour la série orange).

L'étude diachronique était plus facile sur la carte au 1:50 000 car d'une part, cette série peut remonter à 1922 et d'autre part, elle était la carte de prédilection des enseignants. Nous en avons donc en très grand nombre sur de nombreuses éditions. Ce n'est pas le cas de la série au 25 : moins de cartes, moins d'éditions alors que le nombre total de titres est en gros deux fois plus grand (passage du 1:50 000 au 1: 25 000).

La série orange a été mise au point en 1976 mais la carte topographique au 1:50 000 existe depuis 1922 (Type 1922 puis Type 1972).

Il reste encore des stocks d'où notre (sans doute) ultime commande d'une dizaine d'exemplaires pour :
Toulouse est / Toulouse ouest / Nice / Strasbourg / Montpellier / Lille / St Etienne / Grenoble / Dijon
Angers / Le Mans / Brest / Limoges / Amiens / Metz / Orléans / Mulhouse / Lyon


Paris comme Beaune ou d'autres lieux très étudiés ont déjà disparu des catalogues de fournisseurs.

La fin de la carte au 1:50 000 laisse le champ libre à la Carte topographique de la France au 1:25 000, qui comprend la série bleue et la TOP 25.

La série au 1:25 000 est demandée surtout pour les cours sur les études urbaines. Celle au 1:50 000 permet de visualiser les principaux éléments géographiques d'un territoire.

Vu la transformation de la France en un territoire métropolisé*, on peut considérer que le choix de l'IGN est censé et rentable : des villes et en dehors des villes, du tourisme.

Rapidement se posera la question du maintien de cette série sous forme papier. La carte papier s'est conservée pour fournir l'Armée (qui ne peut prendre le risque d'opter pour le tout technologique). Avec la multiplication du GPS pour les voitures et les randonneurs ainsi que l'extension du réseau à tous les recoins de la France, qui va encore acheter des cartes papier ?

Et puis la carte numérique est devenue omniprésente (Géoportail, Openstreetmap, SIG, bases de données thématiques, numérisation des cartes anciennes etc). Elle fournit ce qu'exige prioritairement notre société : la réalité instantanée. La carte datée (de 10 ans, de 5 ans, du mois dernier ou d'hier) n'a plus sa place hors des comparaisons entre l'instant et le passé. Or qui s'intéresse encore au passé ? Les géographes ?

A tout le moins les cartothécaires, vestales patrimoniales et bientôt gardiennes de musées.

En complément, revoici le quiz sur la carte au 1:50 000.

* La Ville est par excellence le monde de l'homme, créée par lui pour lui, mesure de sa grandeur, expression de toute civilisation, mais en même temps elle est le témoin de la démesure humaine, oeuvre de l'avidité d'argent et d'ambition, dont les hommes deviennent esclaves.

Jacques Ellul, Sans feu ni lieu, 1975



2014
Mise à jour 2022