Activités : 2012
Les activités de la cartothèque - Exposition décroissance
Pour meubler le couloir du 1er étage du bâtiment D et le mois de septembre, Félix a monté une exposition de présentation de la cartothèque. Les moyens étaient plus que succincts mais son dynanisme et sa débrouillardise ont renversé tous les obstacles. Médiation culturelle en Cartothèque : édition spéciale dans un contexte décroissant.
Cliquez sur les ronds
pour afficher les photos.
Pourquoi exposer ?
Nombreux sommes-nous à constater, dans les cartothèques universitaires, la baisse des effectifs étudiants en géographie et par voie de conséquence, celle du nombre d'usagers au sein de nos services.
Deux orientations s'offrent à nous pour compenser cette baisse : communiquer davantage avec les étudiants de géographie et ouvrir nos collections au delà de leur "aire de chalandise" habituelle. Internet nous permet déjà de toucher d'autres lecteurs. Toutefois, il est nécessaire de faire connaître nos collections aux étudiants ou enseignants d'autres disciplines (sociologie, anthropologie, histoire, etc.) à l'intérieur de l'université. La meilleure façon, à notre idée, est d'exposer (disposer de manière à mettre en vue).
Est-ce possible ?
Oui car la cartothèque possède des collections atypiques qui font de parfaits documents exposables. Cartes anciennes, cartes topographiques et géologiques, de France ou du monde, atlas, DVD documentaires ou bandes dessinées ne peuvent que susciter la curiosité des passants.
La mission de la cartothèque n'est pas patrimoniale mais pédagogique. Elle possède donc des exemplaires de cartes en grand nombre, ce qui constitue un vivier de documents affichables sans craindre le vol ou le vandalisme. L'exposition ayant lieu dans le couloir du 1er étage du bâtiment D, cette précaution est utile.
Nous avons donc les documents choisis selon leur valeur pédagogique, esthétique, intellectuelle et financière mais qu'en est-il des moyens ?
La cartothèque ne possède pas de budget dédié à la médiation culturelle. D'ailleurs, pour cette année 2012, elle n'a pas de budget du tout puisque le poste de gestionnaire de l'UFR n'a été pourvu qu'en juillet, après 7 mois de carence.
Mais comme nous avons la conviction qu'une exposition est pertinente dans un contexte de déprise de notre activité, l'absence de moyens financiers ne nous a pas arrêtés.
Nous avons d'abord défini le plan de notre exposition. Moment où l'imagination est sans limites ! Puis est venu celui de s'adapter aux conditions matérielles. Car oui ! il est finalement rare de se trouver paralyser faute de moyens, mais le plus souvent faute de souplesse... Une exposition par le menu
D'ailleurs des moyens, même sans budget, il y en a toujours. Ainsi l'université nous a fourni des grilles d'exposition avec une aisance déconcertante (c'est si facile quand on sait à quel service faire appel...).
Une fois les grilles installées, le plan a été ajusté à la réalité : ai-je assez de place pour afficher les documents ? Mes attaches sont-elles assez solides ? Abîment-elles les cartes ? Mon message va-t-il passer ? Une recette éprouvée
Faire coïncider principes généraux, mise en espace et créativité pratique est la recette de notre exposition.
Les principes généraux, nous en avons tous l'intuition sinon la connaissance. Il s'agit de captiver l'attention.
Du point de vue du fond, il est important de ne pas noyer le spectateur dans un texte dense, ni de l'agonir de jargon. Il faut faire simple. Provoquer la curiosité du visiteur et obtenir une cohérence dans la succession d'informations sont les éléments clefs pour la réussite de l'opération.
Pour la forme, des jeux de couleurs rappelant le document présenté pourront attirer l'oeil du lecteur vers le documentaire qui le présente. Rompre l'uniformité de la présentation, laisser le spectateur libre de ses choix, le laisser choisir les informations auxquelles il accède sont autant de moyens de rendre l'exposition agréable.
La mise en espace est avant tout intellectuelle et utopique. Et finalement, c'est sans doute l'exercice le plus
enrichissant. Il oblige à regarder son fonds avec les yeux de celui qui ne le connaît pas. Il donne à sélectionner ce qu'il est pertinent de présenter et à tisser de nouveau ce lien qui fait qu'un service de documentation ou une bibliothèque n'est pas un entrepôt de documents. Un excellent moyen de redécouvrir le service rendu -et à rendre- au public.
Quant à la créativité pratique, elle a pu s'exercer pleinement ! Trouvée au fond d'un placard, une nappe en
papier rouge habille certaines de nos grilles. Des ficelles empruntées à nos collègues donnent un délicieux cachet post-crise à notre exposition. Notre réserve de rubans adhésifs multicolores a fondu en autant d'accroches. Et pendre de vieux Que sais-je ? aux lattes du plafond est notre contribution à l'Arte Povera tendance renversée (soit un signifiant que le temps a fait insignifiant, que l'expo refait signifiant et qui perd tout sens en disparaissant de notre vue. Ne restent que les ficelles...).
Une question d'éthique professionnelle
En conclusion, nous avons trouvé une réponse personnelle à la question suivante : quelle priorité entre la préservation du document et son exposition ? C'est la notion de risque mesuré, c'est à dire une équation mettant en relation l'état du document, son importance au sein de la collection et sa représentativité dans le cadre de l'exposition.
Finalement, la cartothèque prend le risque d'afficher tout comme elle prend celui de prêter. Et ce, pour le plus grand bénéfice et des lecteurs et des cartothécaires.
Octobre 2012
Les activités de la cartothèque - Exposition décroissance
Pour meubler le couloir du 1er étage du bâtiment D et le mois de septembre, Félix a monté une exposition de présentation de la cartothèque. Les moyens étaient plus que succincts mais son dynanisme et sa débrouillardise ont renversé tous les obstacles. Médiation culturelle en Cartothèque : édition spéciale dans un contexte décroissant.
Cliquez sur les ronds
pour afficher les photos.Pourquoi exposer ?
Nombreux sommes-nous à constater, dans les cartothèques universitaires, la baisse des effectifs étudiants en géographie et par voie de conséquence, celle du nombre d'usagers au sein de nos services.
Deux orientations s'offrent à nous pour compenser cette baisse : communiquer davantage avec les étudiants de géographie et ouvrir nos collections au delà de leur "aire de chalandise" habituelle. Internet nous permet déjà de toucher d'autres lecteurs. Toutefois, il est nécessaire de faire connaître nos collections aux étudiants ou enseignants d'autres disciplines (sociologie, anthropologie, histoire, etc.) à l'intérieur de l'université. La meilleure façon, à notre idée, est d'exposer (disposer de manière à mettre en vue).
Est-ce possible ?
Oui car la cartothèque possède des collections atypiques qui font de parfaits documents exposables. Cartes anciennes, cartes topographiques et géologiques, de France ou du monde, atlas, DVD documentaires ou bandes dessinées ne peuvent que susciter la curiosité des passants.La mission de la cartothèque n'est pas patrimoniale mais pédagogique. Elle possède donc des exemplaires de cartes en grand nombre, ce qui constitue un vivier de documents affichables sans craindre le vol ou le vandalisme. L'exposition ayant lieu dans le couloir du 1er étage du bâtiment D, cette précaution est utile.
Nous avons donc les documents choisis selon leur valeur pédagogique, esthétique, intellectuelle et financière mais qu'en est-il des moyens ?
La cartothèque ne possède pas de budget dédié à la médiation culturelle. D'ailleurs, pour cette année 2012, elle n'a pas de budget du tout puisque le poste de gestionnaire de l'UFR n'a été pourvu qu'en juillet, après 7 mois de carence.
Mais comme nous avons la conviction qu'une exposition est pertinente dans un contexte de déprise de notre activité, l'absence de moyens financiers ne nous a pas arrêtés.
Nous avons d'abord défini le plan de notre exposition. Moment où l'imagination est sans limites ! Puis est venu celui de s'adapter aux conditions matérielles. Car oui ! il est finalement rare de se trouver paralyser faute de moyens, mais le plus souvent faute de souplesse... Une exposition par le menu
D'ailleurs des moyens, même sans budget, il y en a toujours. Ainsi l'université nous a fourni des grilles d'exposition avec une aisance déconcertante (c'est si facile quand on sait à quel service faire appel...).Une fois les grilles installées, le plan a été ajusté à la réalité : ai-je assez de place pour afficher les documents ? Mes attaches sont-elles assez solides ? Abîment-elles les cartes ? Mon message va-t-il passer ? Une recette éprouvée
Faire coïncider principes généraux, mise en espace et créativité pratique est la recette de notre exposition.
Les principes généraux, nous en avons tous l'intuition sinon la connaissance. Il s'agit de captiver l'attention.
Du point de vue du fond, il est important de ne pas noyer le spectateur dans un texte dense, ni de l'agonir de jargon. Il faut faire simple. Provoquer la curiosité du visiteur et obtenir une cohérence dans la succession d'informations sont les éléments clefs pour la réussite de l'opération.Pour la forme, des jeux de couleurs rappelant le document présenté pourront attirer l'oeil du lecteur vers le documentaire qui le présente. Rompre l'uniformité de la présentation, laisser le spectateur libre de ses choix, le laisser choisir les informations auxquelles il accède sont autant de moyens de rendre l'exposition agréable.
La mise en espace est avant tout intellectuelle et utopique. Et finalement, c'est sans doute l'exercice le plus
enrichissant. Il oblige à regarder son fonds avec les yeux de celui qui ne le connaît pas. Il donne à sélectionner ce qu'il est pertinent de présenter et à tisser de nouveau ce lien qui fait qu'un service de documentation ou une bibliothèque n'est pas un entrepôt de documents. Un excellent moyen de redécouvrir le service rendu -et à rendre- au public.Quant à la créativité pratique, elle a pu s'exercer pleinement ! Trouvée au fond d'un placard, une nappe en
papier rouge habille certaines de nos grilles. Des ficelles empruntées à nos collègues donnent un délicieux cachet post-crise à notre exposition. Notre réserve de rubans adhésifs multicolores a fondu en autant d'accroches. Et pendre de vieux Que sais-je ? aux lattes du plafond est notre contribution à l'Arte Povera tendance renversée (soit un signifiant que le temps a fait insignifiant, que l'expo refait signifiant et qui perd tout sens en disparaissant de notre vue. Ne restent que les ficelles...).Une question d'éthique professionnelle
En conclusion, nous avons trouvé une réponse personnelle à la question suivante : quelle priorité entre la préservation du document et son exposition ? C'est la notion de risque mesuré, c'est à dire une équation mettant en relation l'état du document, son importance au sein de la collection et sa représentativité dans le cadre de l'exposition.
Finalement, la cartothèque prend le risque d'afficher tout comme elle prend celui de prêter. Et ce, pour le plus grand bénéfice et des lecteurs et des cartothécaires.
Octobre 2012