Cartothèque - nos activités
Métaphysique des catalogues par l'exemple des films
Le support documentaire principal d'une cartothèque est bien évidemment la carte et plus exactement la carte papier.
Ainsi, la cartothèque de Paris 8 conserve 51 000 exemplaires de cartes papier et ne propose que quelques centaines de cartes numériques : les cédéroms de cartes numérisées au 1:25 000 (commercialisés par Bayo et l'IGN) et 1400 feuilles de notre fonds papier numérisées en 2011-2012.
A côté de ce support "massif", existent des supports communs aux bibliothèques universitaires tels les atlas, monographies, dictionnaires, mémoires et thèses, et des supports plus spécifiques comme les images satellitaires, les photographies aériennes, les DVD et les bandes dessinées. Ceux-ci représentent une faible portion du fonds général : un sixième en terme d'exemplaires.
Pour organiser ses collections, la cartothèque utilise un catalogue. Les catalogues ont longtemps été des catalogues papier c'est à dire de petites fiches disposées dans des meubles à tiroirs. Avec l'informatique, les catalogues se sont transportés dans des systèmes de gestion de bibliothèque et sur internet. Notre cartothèque possède un catalogue numérique consultable à travers internet.
L'informatisation du catalogue peut être perçue comme une simple reproduction du système papier. Les notices de cartes, atlas, bandes dessinées etc. ne sont plus disposées dans des tiroirs mais affichées à l'écran. Cependant, il est bien dommage de se passer des possibilités offertes par l'informatique et plus particulièrement par le web. Ainsi les auteurs, titres, éditeurs et autres zones d'information peuvent devenir des liens cliquables et renvoyer sur d'autres notices du même auteur, titre, éditeur etc. Cela existait déjà dans les catalogues papier mais nécessitait de disposer de meubles pour des catalogues auteur, titre, thématique...
C'est lorsqu'on prend conscience des spécificités d'un catalogue numérique que se pose une redoutable question métaphysique : le catalogue doit-il se limiter à référencer les fonds de la cartothèque ?
Un exemple :
A la cartothèque de P8 existe la carte papier au 1:50 000 de Alcoy (Espagne). Elle a été numérisée en 2012. Le lien vers ce document est indiqué dans la notice.
D'autres cartes ne sont pas numérisées mais le document numérisé existe sur internet, libre de droit. Allez-vous insérer un lien vers elle ?
Autre exemple qui nous intéresse plus particulièrement dans cet article :
La cartothèque a acquis des DVD documentaires (à prix exorbitant puisqu'ils sont destinés à une projection en cours). Or certains d'entre eux sont disponibles gratuitement et légalement sur internet. Faut-il tirer un trait web entre la notice du DVD et le film mis en ligne ?
Pire (ou mieux) encore. La cartothèque peut-elle créer des notices pour des cartes ou des films en ligne qui n'appartiennent pas à son fonds ?
En trois exemples, nous sommes passés d'un lien interne à un lien externe puis à une horreur : une notice non ancrée physiquement dans le fonds. D'un espace physique bien identifié qui se confond plus ou moins avec son catalogue, nous voici projetés dans un monde sans limites où se côtoient les millions d'informations plus ou moins référencées par Google et consort, les catalogues particuliers ou collectifs nationaux, européens, mondiaux et les gigantesques bases de données documentaires.
De quoi, tel un escargot apeuré, rentrer aussitôt dans sa coquille.
A la cartothèque de P8, nous expérimentons sur cet épineux sujet en profitant de notre liberté de gestion. Le catalogue informatique est fait maison, les notices ne suivent pas les normes de catalogage et le site internet se développe en interne jour après jour. Autant dire que nous ne sommes pas un modèle à suivre. Toutefois, cela permet de faire des expériences.
Pour l'audiovisuel, nous avons catalogué tous nos DVD. La recherche dans le catalogue est classique : elle se fait sur tous les mots de la notice et peut être filtrée par le support DVD. Elle interroge les données titre, éditeur, date etc. ainsi que le résumé du DVD (qui appartient à la notice). Le résultat est une liste de références de DVD. L'information clef reste la localisation physique du document.
A cela, nous avons ajouté des onglets spécifiques aux DVD dans notre site. L'astuce est donc de coupler le catalogue à un "portail" web. Chaque onglet est un accès thématique plus ou moins ancré au DVD physiquement présent dans le fonds.
Les films d'ici est la liste de tous nos titres de DVD avec, s'il existe, un lien externe vers la vidéo en ligne.
Le livret reprend tous les titres DVD mais présentés par ordre alphabétique avec, pour chaque titre, une illustration, le résumé, parfois un lien externe avec un site de présentation et même la vidéo en ligne.
Les films d'ailleurs est une liste illustrée et commentée de sites externes proposant des vidéos touchant à la géographie (l'équivalent des signets).
Et enfin, un onglet tout neuf : Vidéos en ligne, qui est un catalogue de vidéos n'appartenant pas à notre fonds. Pour autant nous n'avons pas créé de notices dans le catalogue, nous avons triché. Comment ? En créant une base de données différente de la base de données Catalogue (à proprement parler, cette base est aussi un catalogue c'est à dire un ensemble de données structurées).
Pour le lecteur, rien n'apparaît de la complexité de l'ensemble : en ouvrant l'onglet Vidéos en ligne, il trouve des vidéos par thème. En saisissant un mot dans Recherche dans le catalogue, il obtient des réponses dans Des vidéos sur internet.
Cette solution permet de créer un moteur de recherche interne au site en excluant l'insertion d'un moteur commercial genre Google et en incluant les données essentielles du catalogue. Pour obtenir ce résultat, toutes les données présentes sur le site internet sont incluses dans des bases de données. Lorsqu'un lecteur fait une recherche, toutes les bases sont interrogées et les résultats sont triés par deux grands ensembles : A la carto / Ailleurs puis par support ou type de documents.
Mai 2014
Métaphysique des catalogues par l'exemple des films
Le support documentaire principal d'une cartothèque est bien évidemment la carte et plus exactement la carte papier.
Ainsi, la cartothèque de Paris 8 conserve 51 000 exemplaires de cartes papier et ne propose que quelques centaines de cartes numériques : les cédéroms de cartes numérisées au 1:25 000 (commercialisés par Bayo et l'IGN) et 1400 feuilles de notre fonds papier numérisées en 2011-2012.
A côté de ce support "massif", existent des supports communs aux bibliothèques universitaires tels les atlas, monographies, dictionnaires, mémoires et thèses, et des supports plus spécifiques comme les images satellitaires, les photographies aériennes, les DVD et les bandes dessinées. Ceux-ci représentent une faible portion du fonds général : un sixième en terme d'exemplaires.
Pour organiser ses collections, la cartothèque utilise un catalogue. Les catalogues ont longtemps été des catalogues papier c'est à dire de petites fiches disposées dans des meubles à tiroirs. Avec l'informatique, les catalogues se sont transportés dans des systèmes de gestion de bibliothèque et sur internet. Notre cartothèque possède un catalogue numérique consultable à travers internet.
L'informatisation du catalogue peut être perçue comme une simple reproduction du système papier. Les notices de cartes, atlas, bandes dessinées etc. ne sont plus disposées dans des tiroirs mais affichées à l'écran. Cependant, il est bien dommage de se passer des possibilités offertes par l'informatique et plus particulièrement par le web. Ainsi les auteurs, titres, éditeurs et autres zones d'information peuvent devenir des liens cliquables et renvoyer sur d'autres notices du même auteur, titre, éditeur etc. Cela existait déjà dans les catalogues papier mais nécessitait de disposer de meubles pour des catalogues auteur, titre, thématique...
C'est lorsqu'on prend conscience des spécificités d'un catalogue numérique que se pose une redoutable question métaphysique : le catalogue doit-il se limiter à référencer les fonds de la cartothèque ?
Un exemple :
A la cartothèque de P8 existe la carte papier au 1:50 000 de Alcoy (Espagne). Elle a été numérisée en 2012. Le lien vers ce document est indiqué dans la notice.
D'autres cartes ne sont pas numérisées mais le document numérisé existe sur internet, libre de droit. Allez-vous insérer un lien vers elle ?
Autre exemple qui nous intéresse plus particulièrement dans cet article :
La cartothèque a acquis des DVD documentaires (à prix exorbitant puisqu'ils sont destinés à une projection en cours). Or certains d'entre eux sont disponibles gratuitement et légalement sur internet. Faut-il tirer un trait web entre la notice du DVD et le film mis en ligne ?
Pire (ou mieux) encore. La cartothèque peut-elle créer des notices pour des cartes ou des films en ligne qui n'appartiennent pas à son fonds ?
En trois exemples, nous sommes passés d'un lien interne à un lien externe puis à une horreur : une notice non ancrée physiquement dans le fonds. D'un espace physique bien identifié qui se confond plus ou moins avec son catalogue, nous voici projetés dans un monde sans limites où se côtoient les millions d'informations plus ou moins référencées par Google et consort, les catalogues particuliers ou collectifs nationaux, européens, mondiaux et les gigantesques bases de données documentaires.
De quoi, tel un escargot apeuré, rentrer aussitôt dans sa coquille.
A la cartothèque de P8, nous expérimentons sur cet épineux sujet en profitant de notre liberté de gestion. Le catalogue informatique est fait maison, les notices ne suivent pas les normes de catalogage et le site internet se développe en interne jour après jour. Autant dire que nous ne sommes pas un modèle à suivre. Toutefois, cela permet de faire des expériences.
Pour l'audiovisuel, nous avons catalogué tous nos DVD. La recherche dans le catalogue est classique : elle se fait sur tous les mots de la notice et peut être filtrée par le support DVD. Elle interroge les données titre, éditeur, date etc. ainsi que le résumé du DVD (qui appartient à la notice). Le résultat est une liste de références de DVD. L'information clef reste la localisation physique du document.
A cela, nous avons ajouté des onglets spécifiques aux DVD dans notre site. L'astuce est donc de coupler le catalogue à un "portail" web. Chaque onglet est un accès thématique plus ou moins ancré au DVD physiquement présent dans le fonds.
Les films d'ici est la liste de tous nos titres de DVD avec, s'il existe, un lien externe vers la vidéo en ligne.
Le livret reprend tous les titres DVD mais présentés par ordre alphabétique avec, pour chaque titre, une illustration, le résumé, parfois un lien externe avec un site de présentation et même la vidéo en ligne.
Les films d'ailleurs est une liste illustrée et commentée de sites externes proposant des vidéos touchant à la géographie (l'équivalent des signets).
Et enfin, un onglet tout neuf : Vidéos en ligne, qui est un catalogue de vidéos n'appartenant pas à notre fonds. Pour autant nous n'avons pas créé de notices dans le catalogue, nous avons triché. Comment ? En créant une base de données différente de la base de données Catalogue (à proprement parler, cette base est aussi un catalogue c'est à dire un ensemble de données structurées).
Pour le lecteur, rien n'apparaît de la complexité de l'ensemble : en ouvrant l'onglet Vidéos en ligne, il trouve des vidéos par thème. En saisissant un mot dans Recherche dans le catalogue, il obtient des réponses dans Des vidéos sur internet.
Cette solution permet de créer un moteur de recherche interne au site en excluant l'insertion d'un moteur commercial genre Google et en incluant les données essentielles du catalogue. Pour obtenir ce résultat, toutes les données présentes sur le site internet sont incluses dans des bases de données. Lorsqu'un lecteur fait une recherche, toutes les bases sont interrogées et les résultats sont triés par deux grands ensembles : A la carto / Ailleurs puis par support ou type de documents.
Mai 2014