Bannière de la cartothèque.
Activités : 2011


Les activités de la cartothèque - Bilan 2010 et la question des dons



En 2010, la Cartothèque a acquis 577 exemplaires pour 285 titres. Dans notre jargon de métier, nous distinguons le document unique (le titre) et son nombre d'exemplaires. Ainsi, la carte Kilimanjaro, Arusha.- échelle 1:80 000 .- 2009, a été achetée en 1 seul exemplaire, tout comme le dossier documentaire l'Atlas mondial des vins / Schirmer (R.), Velasco-Graciet (V.) .- édition Autrement, 2010. En revanche, la feuille de Corbeil-Essonnes au 1:50 000 a été acquise en 10 exemplaires pour les besoins de l'enseignement.



Ces 285 titres concernent des documents de tout type : des cartes évidemment mais aussi des dictionnaires, atlas, dossiers documentaires, cédéroms de cartes numérisées, DVD de photos aériennes, DVD de films documentaires, etc.

Les achats ne sont pas la seule source d'enrichissement de la Cartothèque : il y a les dons : 442 titres pour 508 exemplaires en 2010. Certains sont intéressants, d'autres beaucoup moins... Nous essayons diplomatiquement de repousser ceux-ci, le donateur s'étonne, insiste : ce vieux plan de ville française taché par le temps et le café possède une valeur inestimable à ses yeux. Nous ne doutons pas qu'il soit en effet le seul et unique exemplaire subsistant sur terre mais la rareté fait-elle la valeur d'une chose ? Et quelle valeur ? Et en quoi cette valeur incertaine ajoutera-t-elle à la valeur plus générale de la Cartothèque ? Prosaïquement, il est certain que la valeur encombrement en sortira grandie.... Comme ce ne sont que quelques centimètres carrés de tiroir et quelques octets dans la base de données, nous acceptons dans un grand soupir de poussière.

Sachez donc que la cartothèque s'enorgueillit de la présence dans ses collections du Plan de Calais, édité dans un temps où les numéros de téléphone se composaient de 6 chiffres, ce qui permettait d'appeler plus rapidement le grand garage central Dieu et Cie, 101-103 bd Gambetta, afin de réclamer leur aide pour votre Fiat 600 et ses toutes nouvelles portes ouvertes vers l'avant, malheureusement tombée en panne devant Mutte-Herlin qui vendait alors la pointe de la technologie en matière de disques et caméras :

                   

Mine de rien, cette question des dons est importante car elle touche à la mission de la Cartothèque. Pédagogique, patrimoniale, un peu des deux ? Les études diachroniques ont une utilité certaine en géographie et le plan de Calais, s'il n'est pas tout à fait notre fleuron (nous avons aussi le plan du port de la Pallice réalisé par le War Office (UK) en 1943 que vous pouvez admirer ici) n'est pas dénué, dans cette perspective, d'un intérêt théorique.

Toutefois, la prosaïque réalité déjà consultée plus haut opposera toujours que la place n'est pas illimitée, que la Cartothèque n'est pas un musée et qu'un document jamais "sorti" n'a aucune utilité. A quoi il est facile de rétorquer que Wladikawkas considérée selon ces critères n'en a pas non plus.
Wladikawkas, feuille T.11 de la série Übersichtskarte von Europa a été éditée en 1917. Jamais consultée, nous l'avons numérisée. La numérisation est-elle la solution pour que les cartes prennent leur autonomie et volent de leurs propres ailes à la recherche de leurs lecteurs par le biais de notre catalogue en ligne ?

Cependant la numérisation implique de multiples coûts, et l'encombrement s'il est numérique n'en est pas moins réel. Et puis, s'il faut faire des choix de numérisation parmi les collections, quels seront nos critères ? Autrement dit, faut-il numériser le plan de Calais, son salon de thé R. Outtier et sa clinique du pneu 20 rue de la Pomme d'or plutôt que les cartes de Shkodër, Curityba ou Djado ?

Mars 2011